Amis Bibliophiles bonjour,
Le musée de l’imprimerie de Lyon est un but de visite en lui-même pour le voyageur bibliophile. Cet établissement original fondé par Maurice Audin imprimeur et fils de Marius Audin, imprimeur et historien de son art, vient de changer de nom pour celui de musée de l’imprimerie et de la communication graphique. L’exposition permanente a été modifiée à cette occasion. À mon sens « communication graphique » n’apporte pas grand-chose sauf à vouloir indiquer une orientation privilégiée vers l’art moderne ou l’affiche. Nous verrons...
Rue de la poulaillerie, le bâtiment est splendide, l’architecture de la cour intérieure vous plonge dans l’atmosphère des débuts de l’imprimerie. Hélas, l’atelier au rez-de-chaussée n’ouvre que le jeudi, animé par un ancien linotypiste, et nous sommes vendredi!
Après une introduction sur la xylographie et l’invention du papier nous entrons dans le vif du sujet avec les débuts de l’imprimerie. Une page de la Bible à 42 lignes de Gutenberg s’offre à vous. La presse reconstituée à côté a belle allure mais il manque d’un peu de mise en scène pour reconstituer une atmosphère ; un rang squelettique, une pauvre casse, pas de banc, pas de marbre. Au minimum une petite vidéo façon époque serait plus didactique.
À la période de la Renaissance ne pas manquer les bois gravés de Bernard Salomon exposés à côté de leurs impressions originales de Tournes et les belles productions lyonnaises du XVIe siècle. Un merle blanc nous attend dans une petite salle voûtée d’ogives consacrée à la Réforme. Il s’agit du rarissime placard contre la messe papale de l’imprimeur Pierre de Vingle, retrouvé dans les plats d’une reliure de la Bibliothèque de Bâle. Une page d’histoire…
Une presse de taille douce du XVIIIe accompagne la présentation des estampes. Une autre presse, typographique celle-là et reconstituée, sur le modèle de la presse anglaise de Watts utilisée par Benjamin Franklin en 1724, est « étançonnée » au plafond comme il se doit. Elle s’entoure des productions des années 1600-1800, éphémères, arrêts, placards, gazettes et éditions érudites et encyclopédiques. J’aime bien partout dans le musée la présentation côte à côte du matériel d’impression (cuivre, bois, cliché, composition, pierre) et du tirage original.
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Presse XVIIIe
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La révolution industrielle occupe la salle suivante avec son lot d’inventions : le massicot, les cassetins de fonte, la presse Gaveaux de 1836 de type Stanhope à un coup (un peu plus loin), la lithographie (enfin une presse vivante avec vidéo) et ses productions caractéristiques, les journaux, les affiches, les caricatures, les billets de banque, les imprimés commerciaux. Une large place est faite aux différents procédés de reproduction et de couleurs et l’introduction de la photographie dans l’imprimerie. Nous découvrons ainsi la similigravure, la photolithographie, invention extraordinaire de Poitevin en 1855, la chromolithographie et la chromotypographie. La compréhension de ces techniques bien illustrées est passionnante.
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Il faut bien repartir d’un tel lieu avec un souvenir. Sans hésiter, achetez le guide déraisonné des collections (15 euros, 158 pages). Certes son parti pris de mise en page graphique moderne, de composition en drapeau, d’espacements et de coupures de mots et d’alinéas intempestifs, de légendes verticales obligeant à retourner le livre est crispant.
Mais la multitude des objets et imprimés présentés par des spécialistes passionnés et compétents mérite plus d’un effort. La lecture de cette somme de petites communications très enrichissantes, (un objet, une page de texte, un intervenant, des illustrations) est indispensable. Le bibliophile s’y délectera de beaucoup d’anecdotes.
Mais la multitude des objets et imprimés présentés par des spécialistes passionnés et compétents mérite plus d’un effort. La lecture de cette somme de petites communications très enrichissantes, (un objet, une page de texte, un intervenant, des illustrations) est indispensable. Le bibliophile s’y délectera de beaucoup d’anecdotes.