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Channel: Le Blog du Bibliophile, des Bibliophiles, de la Bibliophilie et des Livres Anciens
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Un grand bibliophile du XIXe siècle : Joaquim Gomez de La Cortina

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Amis Bibliophiles Bonsoir,

Je me propose de vous présenter à grands traits la figure d'un des plus illustres bibliophiles du XIXe siècle, mort tragiquement sous les coups de ses propres livres, qui récompensèrent là bien mal le culte qu'il leur voua sa vie durant.

Né en 1808 au Mexique, le jeune Joachim Gomez de la Cortina, futur marquis de Morante, est rapidement envoyé en Espagne par son père au moment où les troubles pour l'indépendance de la colonie se déclarent. Il y réalise des études brillantes, puique après avoir obtenu deux doctorats successifs - en droit canon puis en droit civil -, il devient recteur de la prestigieuse Universitas Complutensis de Madrid, avant d'exercer différentes fonctions politiques et juridiques. Il se dégage bientôt de toutes ces charges pour se consacrer à la réelle passion qui l'anima jusqu'à son dernier souffle : les livres, comme le montre sa devise hora fallitur legendo, aposée sur les nombreux ouvrages qu'il donnait à relier aux ateliers parisiens les plus réputés.

Doté d'une aisance matérielle certaine après la liquidation des biens reçus en héritage, il a dès son plus jeune âge consacré une part non négligeable de sa fortune à ses livres, puisque d'après ses registres de comptes, certaines années, les deux tiers de ses revenus étaient consacrés à l'achat de nouveaux ouvrages, à leur reliure ou à leur restauration. Aussi sa bibliothèque est-elle remarquable par trois aspects au moins :

* le nombre d'abord, puisqu'il réunit près de 120.000 volumes, total presque inédit pour un particulier.

* la qualité ensuite, puisqu'on compte de très nombreux ouvrages uniques, et que tous sont en excellente condition ; on peut signaler qu'il redore là le blason national, l'Espagne passant à l'époque pour n'abriter pratiquement aucun bibliophile, tout au plus quelques érudits qui s'accommodaient de livres délabrés et mangés par les vers.

* l'élégance enfin puisque, outre les belles reliures anciennes (sortant des bibliothèques de Thou ou de Grolier, quand elles n'ont pas été pas réalisées par Clovis Ève), il fait relier de nombreuses acquisitions en plein maroquin ou en veau fauve (ce qui n'exclut pas du demi-chagrin, voire de la demi-basane pour des ouvrages de pure consultation) par de grands artisans, Duru étant, d'après une anecdote ayant circulé dans Paris, son favori.

Passionné par l'Antiquité classique, il avait construit sa bibliothèque, sublimement logée dans de vastes salles dallées de marbre, autour de trois grands domaines :

-- les classiques latins, avec des éditions de Virgile, Horace ou Cicéron par dizaines ; esthète raffiné, il pouvait posséder plusieurs exemplaires de la même édition. Il détenait aussi quelques manuscrits anciens de ces auteurs.

-- les poètes latins modernes, prolongement logique de son premier centre d'intérêt.

-- les ouvrages hétérodoxes, traitant de la Réforme ou d'hérésies plus confidentielles et plus exotiques…

Il publia lui-même un catalogue en 8 volumes de ses livres, limité à 500 exemplaires, preuve qu'il n'était ni bibliomane ni simple amateur de reliures (que Bergamotte et autres bibliopégomanes m'excusent) ; il fut d'ailleurs l'auteur d'un Dictionnaire étymologique latin et espagnol, Leipzig, 1867.

Malgré l'indication qu'il faisait frapper sur les plats de ses ouvrages (J. Gomez de la Cortina et amicorum, c'est-à-dire, « appartenant à J. Gomez de La Cortina et à ses amis »), jamais il ne prêtait ses ouvrages : mais n'est-ce pas à cela qu'on reconnaît le vrai bibliophile (cf. le Ite ad vendentes ! de Scaliger et toutes les anecdotes que répètent à l'envi les manuels de bibliophilie).
En dehors de ses livres, le loisir essentiel de ce célibataire endurci consistait en des discussions philologiques, tous les soirs, avec ses amis ; il détestait ne pas avoir le dernier mot, et son caractère passait, en vérité, pour difficile (serait-ce une autre caractéristique des bibliophiles ? Brunet, Quérard - certes bibliographes avant tout - avaient un caractère insupportable. Ce n'est pourtant pas l'impression que donne ce site !).

Malgré tous ces mérites, c'est pour sa mort, frappante il est vrai, et survenue en 1868, que l'on connaît surtout le marquis de Morante : il est en effet décédé en tombant du haut de l'échelle de sa bibliothèque (et non sous le poids de ses livres, comme on le dit trop souvent, et comme je l'ai moi-même honteusement prétendu au début de cet article, pour appâter le lecteur !), rejoignant en cela d'autres amateurs de livres.

L'essentiel de sa bibliothèque fut acquise et reliée en France ; c'est là aussi qu'elle fut dispersée, le catalogue ayant été réalisée par Paul Lacroix, alias le Bibliophile Jacob. Étant donné la masse de cette bibliothèque - dont une petite partie est maintenant entreposée à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm - il n'est pas difficile de trouver aujourd'hui quelques exemplaires dans le commerce, à condition de ne pas viser, bien sûr, une édition aldine reliée en plein maroquin bleu par Lortic, revêtue de la griffe d'Alde Manucce et agrémentée de quelques annotations d'Érasme…

Pour conclure, voici trois exemplaires qui m'ont fait particulièrement rêver quand j'ai parcouru les pages du seul premier volume du catalogue de vente réalisé par le Bibliophile Jacob - même si ce ne sont sans doute pas, objectivement, les plus précieux :

N° 774 : Horace Poemata - Paris, ex. off. Rob. Stephani, 1544 - in-8, mar. r., dent. int., tr. dor., avec notes manuscrites originales de Robert Estienne (Lortic)

N° 1488 : Scaliger (Joseph) Opus de emendatione temporum - Leyde, Plantin, 1598 - in-fol., mar. r., fil. tr. dor., aux armes de J.-A. de Thou, avec deux lignes autographes de J. Scaliger

N° 1616 : Tacite Opera omnia quæ extant. Iust. Lipsius denuo castigavit et recensuit - Lyon, Ant. Gryphe, 1584 - in-12, mar. r., comp. doré en plein lis, et marguerites sur les plats, tr. dor., aux armes de Marguerite de Valois, dite la Reine Margot (Clovis Ève)

Guillaume

Bibliographie sommaire (plus de références dans l'ouvrage de P. Hummel) :

Fr.-A. Barbieri, « Notice biographique sur D. Joach. Gomez de La Cortina, marquis de Morante », dans Catalogue de la bibliothèque de feu M. le marquis de Morante, ancien recteur de l'Université de Madrid, sénateur du Royaume d'Espagne - Paris, Bachelin-Deflorenne, 1872 - vol. I, p. III-XVII

J. Gomez de la Cortina, Catalogus librorum doctoris D., Joach. Gomez de la Cortina, marquis de Morante, qui in ædibus suis extant - Madrid, Dusebius Aguado, 1845-1870 - 8 vol. in-4 + 1 vol. de suppléments

J. Guigard, Nouvel armorial du bibliophile. Guide de l'amateur des livres armoriés - Paris, E. Rondeau, 1890 - t. II, p. 372-375

P. Hummel, Regards sur les études classiques au XIXe siècle : le fonds Morante de l'É.N.S. - Paris, Presses de l'École Normale Supérieure, 1990 - 259 p.

Photographie : Quicherat (Louis, Marie) Vocabulaire des noms géographiques, mythologiques et historiques de la langue latine - Paris, Hachette, 1846 - Gr. in-8, pl. v. fauve glacé, double fil. droit sur les pl., dos lisse à fil. dor., aux armes sur les deux pl. de J. Gomez de la Cortina et amicorum, avec sa devise Fallitur hora legendo, VIII-176 p.

Description des armes de J. Gomez de La Cortina, empruntée à Guigard : « Coupé d'un et parti de 3, ce qui fait 8 quartiers : au premier, d'argent, à 3 fasces de gueules, à la bordure de sinople, chargée de 8 sautoirs d'argent, 3 en chef, 2 aux flancs et 3 en pointe ; au second, de sinople, à une cotice et un filet d'argent en bordure, accompagné de 2 croix vergetées du même, 1 en chef et 1 en pointe ; au trois, de gueules, au pélican de sinople en sa piété, à la bordure componée de sinople et d'azur ; au quatre, de même que le 2 ; au cinq, de gueules, à 3 fleurs de lis en fasce, une tour d'argent maçonnée de sable et donjonnée du même, en chef une cannette d'or repose sur une placette du même ; au six, de sinople à 5 étoiles d'argent, 2, 1 et 2 ; au sept, de même qu'au 1 ; au huit et dernier, coupé : au 1, d'azur à 1 tour d'argent surmontée de 3 étoiles du même mise en fasces ; au 2, de sinople, au taureau d'argent »

Ebayana et Bibliophilie, livres anciens en vente sur ebay: belles reliures, EO, livres à planches, éditions du 16ème au 20ème siècle et des curiosités

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Histoire sans paroles, dans la famille Winners, donnez-moi l'héritier

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Amis Bibliophiles bonsoir,

Histoire sans paroles, ou qui se passe de commentaires.

Si toi aussi tu veux être un winner, si tu veux des conseils de winner, alors achète Winner Magazine, le magazine qu'il fallait inventer... ou pas.


Mais au fait, une question me turlupine, pour qu'il y ait un winner, il faut bien un/des losers, non?

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Un des fondamentaux en bibliophilie: tout savoir sur la Pagination et Foliotation

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Amis Bibliophiles Bonsoir,
Pagination et Foliotation sont deux éléments essentiels de la bibliophilie, mais ils restent souvent peu connus des amateurs.

C’est aux bibliographes anglais (Philip Gaskell, Fredson Bowers) que l’on doit les meilleurs manuels sur la question. On trouvera ici quelques notions générales, qui conviennent pour décrire la plupart des ouvrages d’ancien régime.

PROLOGUE : LES FORMATS.

Avant de commencer, un simple rappel de ce que sont les formats des livres anciens.

In-plano : la feuille imprimée n’est pas pliée, mais reliée à « plat », parfois sur onglet.

In-folio (2o) : la feuille imprimée est pliée une fois, dans le sens de la largeur. Cette pliure divise la feuille en deux parties égales.

In-quarto (4o) : la feuille imprimée est pliée deux fois. Cette pliure divise la feuille en quatre parties égales.

In-octavo (8o) : la feuille est pliée trois fois. Cette pliure divise la feuille en huit parties égales.

In-seize : la feuille est pliée quatre fois, et divisée en seize parties égales.

Et ainsi de suite…

1. LES UNITÉS BIBLIOGRAPHIQUES

Un livre se divise en « unités bibliographiques ». Ces unités sont des éléments choisis arbitrairement par le catalogueur pour exprimer les caractéristiques matérielles du livre imprimé. Quatre unités bibliographiques sont donc utilisées généralement : la feuille, le feuillet, la page, le cahier.

La feuille : la feuille est à l’origine du livre. C’est le matériel brut, sorti des « formes » du moulin à papier. Elle présente un recto et un verso, et n’est pas encore pliée.

Le feuillet : c’est l’unité de base du volume. Un feuillet correspond au rectangle de papier que la main du lecteur tourne au fil de sa lecture. Le feuillet est constitué d’un recto et d’un verso (soit deux pages).

La page : la page correspond à l’une des deux faces du feuillet. Un livre ouvert présente deux pages en vis-à-vis (sur deux feuillets différents). Un feuillet présente deux pages « dos à dos » (recto et verso).

Le cahier : c’est l’élément clé du livre. Le cahier est un groupe de feuillets. Le plus souvent, il correspond à une feuille imprimée et pliée (en quatre, huit, seize, etc.). Un livre au format in-8o est généralement constitué de cahiers de huit feuillets (16 pages). Un in-4° est constitué de cahiers de 4 feuillets (8 pages). Il arrive cependant que plusieurs feuilles soient « encartées » (= regroupées l’une sur l’autre et pliées ensembles), notamment pour les livres au format in-folio : regrouper les feuilles par trois ou quatre (soit des cahiers de six ou huit feuillets, au lieu des deux feuillets de la feuille seule pliée) permet au relieur de travailler beaucoup plus vite (une seule couture au lieu de trois ou quatre). À de très rares exceptions (lorsqu’un feuillet seul est encarté), un cahier a toujours un nombre pair de feuillets.

2. LES NOTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

L’imprimeur qui compose son livre doit veiller à ce que les différentes pages imprimées se trouvent dans le bon ordre une fois la feuille pliée. Il doit donc les disposer sur la presse de manière à ce que le verso des feuillets corresponde à leur recto, et à ce que les feuillets se succèdent dans le bon ordre. Cette opération s’appelle l’imposition. Pour s’y retrouver, le typographe s’aide d’un certain nombre de mentions imprimées en haut ou en bas des pages, qui lui servent à identifier d’un coup d’œil la place de la page à l’intérieur du livre.

Foliotation : la foliotation est l’une des premières mention à avoir été utilisées par les typographes. J’écrivais plus haut que le feuillet était l’unité matérielle de base, et pour nous, qui sommes habitués à lire des livres « paginés », il est dur d’admettre que l’usage aux XVe et XVIe siècles pouvait être différents. Les livres de la première moitié du XVIe siècle sont pourtant généralement numérotés par feuillets (= foliotation), et non par pages. La foliotation prend généralement place en haut à droite sur le recto du feuillet concerné. Le verso ne comporte aucune numérotation. Cette foliotation peut être en chiffres arabes ou romains.

Pagination : La pagination apparaît un peu plus tard. En France, c’est à partir des années 1530 que l’on commence à croiser régulièrement des ouvrages « paginés », c'est-à-dire des livres dont les feuillets sont numérotés sur leur recto et leur verso. Cet usage, plus commode pour le lecteur qui dispose d’un nombre plus grand de points de repères, s’est peu à peu imposé et reste notre référence aujourd’hui.

Réclame : On voit souvent, en bas des pages composées, les premiers mots ou les premières lettres de la page suivante. C’est ce que l’on appelle la réclame. La réclame a deux utilités : d’une part, elle sert de point de repère pour le typographe, qui sait immédiatement quelle page va venir à la suite de celle qu’il est en train de disposer sur le marbre de la presse ; d’autre part, le lecteur a ainsi sous les yeux le début de la page suivante, qu’il lit à l’avance : il peut anticiper la lecture, tourner la page et reprendre le fil du texte sans perdre la dynamique qui était la sienne.

Signature : Mais pour le typographe, la plus importante de ces mentions, c’est la signature. À elle seule, la signature permet de connaître la place d’un cahier dans l’ouvrage et la place d’un feuillet à l’intérieur d’un cahier. La signature se compose généralement d’une lettre, suivie d’un chiffre (arabe ou romain). La lettre indique la place du cahier à l’intérieur du volume : en effet, les différents cahiers d’un livre sont généralement « signés » dans leur ordre de succession par des lettres, de a à z. Le relieur, auquel on présente les feuilles pliées, n’a plus qu’à remettre les cahiers dans l’ordre avant de procéder aux opérations de reliure. À l’intérieur d’un même cahier, les premiers feuillets (généralement la première moitié du cahier) sont signés par la lettre identifiant le cahier auquel ils appartiennent, mais aussi par un chiffre indiquant leur place à l’intérieur du cahier. Le feuillet signé « b5 » est donc le cinquième feuillet du cahier « b ».

Une petite méthode pratique à connaître : Face à un livre sans foliotation ni pagination, grâce aux signatures, on peut, sans avoir à compter les pages unes à unes, connaître le nombre de feuillets : il suffit de regarder la lettre signant le dernier cahier, de voir quel est le rang de cette lettre dans l’alphabet (attention : jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, l’alphabet latin n’a que 23 signes : pas de J, ni de V ni de W !) et de multiplier le chiffre obtenu par le nombre de feuillets des cahiers. Par exemple, un livre du XVIe siècle de format in-8o, dont le dernier cahier est signé X (21ème lettre de l’alphabet de l’époque), comprend (21 x 8 =) 168 feuillets (soit 336 pages). Cette méthode n’est pas fiable à 100% et ne remplace pas une véritable collation page à page (les cahiers n’ont pas nécessairement le même nombre de feuillets), mais elle peut tout de même aider lorsque l’on est pressé.

3. LES FORMULES DE FOLIOTATION

Une fois défini tout ce jargon, on a sans doute mieux compris comment le livre est fabriqué. Mais le bibliographe/catalogueur ne doit pas se contenter de comprendre comment est fait l’ouvrage, il doit décrire cette matérialité, et exprimer avec des formules claires la collation d’un livre. Quelques usages sont donc à respecter pour que les formules utilisées soient compréhensibles par tous.

Pour exprimer la foliotation ou la pagination d’un livre, les usages sont assez bien définis.

– La numérotation s’exprime selon une formule simple : [premier chiffre mentionné] + [tiret] + [dernier chiffre mentionné] : un livre dont la foliotation est formulée « 1-244 » sera donc composé de 244 feuillets chiffrés de 1 à 244.

– Très souvent, les feuillets liminaires (titres, dédicaces, etc.) ne sont pas chiffrés. Dans ce cas là, en règle générale, on fait figurer entre crochets le nombre de feuillets (ou de pages) non chiffrés : un livre dont la foliotation est formulée « [2] 3-244 » sera donc composé de deux feuillets non chiffrés et de 242 feuillets chiffrés de 3 à 244. 

– On respecte le format de la numérotation du livre : chiffres romains en chiffres romains, chiffres arabes en chiffres arabes.

Il est important de toujours indiquer l’unité matérielle utilisée comme référence. Pour cela, on dispose de quelques abréviations :

- f. (ou ff.) pour feuillets,

- p. (ou pp.) pour pages,

- col. pour colonnes (il arrive en effet que les colonnes soient numérotées, et non les pages ou les feuillets)

- ch. pour chiffré(s).

- n. ch. pour « non chiffrés »

La formule changera selon que l’on réfléchira en feuillets ou en pages. On suit généralement l’usage du livre lui-même, selon qu’il soit paginé ou folioté. Ainsi, si l’ouvrage est composé de 244 feuillets foliotés, on formulera « 244 ff. ch. » (ff. ch. pour « feuillets chiffrés »). Si l’ouvrage est composé de 244 feuillets paginés, on formulera : « 488 pp. (ou pp. ch.) ».

Pour des ouvrages en plusieurs parties, il arrive que la numérotation reprenne au début à chaque partie de l’ouvrage. On fait alors se succéder les différentes séries de foliotation/pagination. Ainsi, la formule « [2] III-XXVI, 1-344, 1-648 » décrit un livre composé de trois parties : la première (sans doute les pièces liminaires) comprend deux feuillets non chiffrés et 24 feuillets numérotés en chiffres romains de III à XXVI ; la deuxième partie comprend 344 feuillets chiffrés, et la deuxième partie comprend 648 feuillets chiffrés. 

4. LES FORMULES DE SIGNATURE

Le catalogueur doit aussi souvent indiquer la manière dont sont signés les différents cahiers et feuillets d’un livre. Cela est finalement assez simple.

En règle général, on l’a dit, une lettre de l’alphabet (ou un symbole quelconque) correspond à un cahier. Lorsque les lettres se suivent dans l’ordre alphabétique, on n’indique que la première et la dernière de la série, séparées par un tiret : la mention « a-m » indique ainsi une succession de 12 cahiers (l’alphabet complet n’a que 23 lettres, ne l’oublions pas !) signés de « a » à « m ». 

On précise, en exposant, le nombre de feuillets composant chaque cahier. La formule « a-m8 » indique donc une succession de 12 cahiers de 8 feuillets (soit un total de 96 feuillets).

Mais il arrive souvent que certains cahiers n’aient pas le même nombre de feuillets que les autres. Il faut alors parfois interrompre la série des signatures. La formule « a-g8 h4 i-m8 » indique ainsi une série de 12 cahiers de 8 feuillets, à l’exception du cahier signé « h » qui n’en comprend que quatre. 

Parfois, le bibliographe se trouve face à un feuillet, seul, encarté entre deux cahiers (cela m’est arrivé récemment). La formule la plus simple et la plus compréhensible consiste alors à mentionner la présence de ce feuillet par un symbole, suivi en exposant du chiffre « 1 ». On obtient alors une formule du genre « a-g8 [*]1 h-m8».

Il arrive qu’un ouvrage comporte plus de 23 cahiers (c’est même le cas pour la majorité des éditions). La série des lettres de l’alphabet ne suffit alors plus. Généralement, l’imprimeur reprend la signature des cahiers à la lettre « a », mais passe des minuscules aux majuscules, puis il multiplie les lettres. Il n’est ainsi pas rare de croiser des formules de signatures ressemblant à cela : « a-z8 A-Z8 Aa-Zz8 Aaa-Mmm8 ». Dans le cas présent, on est face à un ouvrage de 648 feuillets (3 x [23 x 8] + [12 x 8]), signés de « a » à « z », puis de « A » à « Z », puis de « Aa » à « Zz », puis de « Aaa » à « Mmm ».

Nous avons désormais toutes les clés pour lire et comprendre une mention de signature. Passons désormais aux travaux pratiques : combien de feuillets compte la célèbre Cosmographie de Sébastien Münster publiée chez Heinrich Petri (Bâle, 1550, in-2o), dont la formule de signature est la suivante :

[-]6 *6 [14 cartes sur bifeuillets hors-texte] a-e8 f2 g4 h-k6 l8 m2 n2 o6 p8 q4 r4 s-z8 A-B8 C6 D2 E8 F6 G4 H2 I4 K2L4 M2 N-O8 P6 Q-R2 S4 T-V2 X4 Y4 [1 planche dépliante hors-texte entre les feuillets Y2 et Y3] Z6 Aa-Bb2 Cc8Dd2 Ee-Gg8 Hh4 Ii8 Kk6 Ll2 Mm2 [1 pl. dépliante h.-t. entre Mm1 et Mm2] Nn-Oo8 Pp4 Qq2 Rr4 Ss2 Tt4 [1 pl. dépliante h.-t. entre Tt2 et Tt3] Vu6 Xx4 Yy2 Zz8 AA-BB2 CC8 DD4 EE-FF8 GG4 HH-KK8 LL4 MM-QQ8 RR4 SS-ZZ8 Aaa-Fff8 Ggg6 Hhh8.

Bon courage à ceux qui se lanceront !

Rémi.

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Promenade de bibliophile: la visite du Musée de l’Imprimerie de Nantes

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Amis Bibliophiles bonjour,

La visite du Musée de l’Imprimerie  de Nantes se révèle vite un incontournable du bibliophile.

Au centre ville, le musée est installé au premier étage de la Médiathèque grâce à la bienveillance de la municipalité mais dans des locaux trop petits pour accueillir l’énorme collection de son fondateur. Trois imprimeurs permanents animent et rythment la vie du Musée. Le jour de notre venue, Monsieur Philippe Bretaudeau sera notre guide. Compositeur typographe de formation initiale, il a suivi l’évolution frénétique et numérique du métier avant d’être appelé par le fondateur du Musée. 

Les après-midi il accueille les visiteurs à 14 h 30. 

Le musée ouvre cependant plus tôt et vous n’aurez pas trop de temps pour parcourir les collections sous vitrine où en situation. Tout y est de ce qui participe à l’art du livre. Rangs typo du XVIIIe, matrices et poinçons, typothèque « Caslon », lingotiers, caractères affiches en buis, composteurs, fers à dorer, palettes et roulettes, presses et massicots de relieurs, presses typographiques, lithographiques ou de taille douce. Hélas, l’atelier de reliure était inerte ce jour-là.

M. Philippe Bretaudeau et l'atelier taillle -douce

Rang du XVIIIe siècle et casse dite  Parisienne
La reliure
Le parcours guidé commence par la découverte des caractères mobiles, l’explication de la casse et l’évolution de la composition manuelle. La démonstration sur une presse à bras en bois reconstituée suit naturellement, puis celle sur une presse métallique type « Stanhope » du début du XIXe siècle, dite à un coup, où chacun pourra encrer la forme, poser sa feuille sur le tympan et tirer le barreau et son épreuve.

Au premier plan, presse de type Stanhope
Voici venu le temps de la composition chaude mécanique. La linotype (ici une Intertype) fond des lignes-blocs en relief pour une impression typographique, c’est une composeuse-fondeuse-distributrice. Le brevet initial de l’invention remonte à 1884.  Le claquettement de la distribution des matrices dans le magasin de la machine est inoubliable mais la compréhension de leur parcours demande un peu d’attention.

La « Typograph » est une composeuse-fondeuse étrange qui semble s’être accouplée avec la corbeille d’une machine à écrire, plus adaptée aux petites unités de production. La monotype nécessite un clavier séparé et perfore une bande de papier.  Dans un second temps,  la fondeuse lit cette bande et produit des caractères mobiles à grande vitesse. Le niveau sonore et l’agitation de cette machine complexe sont impressionnants. Chacun tiendra bientôt entre ses doigts quelques caractères encore chauds.

La « Ludlow »  est une machine mixte. La composition est manuelle, mais cette  fondeuse titreuse permet de réaliser des gros corps et vient en complément des autres moyens de composition. 

Les visiteurs restent éberlués de la persistance de ces machines, y compris dans la grande presse, jusque dans les années 1980. Tous se retrouvent enfin autour du marbre où je ne peux m’empêcher d’évoquer à part-moi, souvenirs personnels ou photos célèbres de l’express.

Les formes passent ensuite sur les presses modernes. Devant vous se réveille une platine « pédalette » à marge à main de marque « Minerve ». Machine universelle aux nombreuses fabrications et divers formats. Elle offre à chacun un poème en forme de calligramme typographique. Puis voici une autre presse platine à marge à main également mais électrifiée, de marque « Phœnix »  souvent utilisée pour la découpe ou le gaufrage, comme aujourd’hui, à cause de sa puissance.

La mise en mouvement de la monstrueuse machine à cylindre « Voiron » reste un moment fort de la visite. Le marbre est actionné par une énorme bielle au premier rang des spectateurs et passe en va-et-vient sous un cylindre « à temps d’arrêt ». Le tirage en grand format s’effectue sous vos yeux.

Presse à cylindre Voiron
L’exiguïté des locaux ne nous permettra pas d’entendre les sucettes des performantes et modernes presses « Heidelberg » par exemple ;  l’humanoïde et épatante platine « Ofmi » ou la robuste « KSB » cylindre.

Nous passons maintenant à l’impression lithographique, qui fait l’ornement de maints livres «modernes».  Devant nous un artiste peintre parachève son œuvre. Le temps passé à l’encrage et la préparation du tirage  sont indissociables de la qualité du résultat. La « bête à corne » s’anime. Nous terminons par l’impression rivale, en taille douce et ses différentes modalités. En l’espèce nous assistons au tirage d’un cuivre gravé à l’eau forte. 

Bête à corne lithographique
Chemin faisant on nous a ainsi expliqué la différence ente les points Pica et Didot, l’importance de la justification et l’usage d’une espace, la place de l’encre grasse et non liquide dans l’imprimerie, l’usage de la pelure, l’agrément des blancs, l’indispensable repérage, la complexité de l’imposition, l’ingéniosité de l’espace-bande, la nécessité d’humidifier la pierre litho et de la sécher à froid, les savants alliages plomb-étain-antimoine, les bois de bout et les bois de fil, la taille d’épargne, etc.

Le marbre
Mais, me direz-vous, pourquoi ne pas préciser au lecteur ces quelques mots abscons qui émaillent votre propos ?

C’est qu’ils le font si bien à Nantes, allez-y et vivez les.  

Lauverjat

Merci au Musée qui a aimablement autorisé ces photographies.

Le Musée s’adosse également à une « Société des Amis du Musée de l’imprimerie»  ouverte tant aux particuliers qu’aux entreprises.
http://musee-imprimerie.com/index.html

Les Etats-Unis rendent deux livres anciens, volés à la Suède

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Amis Bibliophiles bonjour,

Il s'appelait Anders Burius, il était directeur de la section des manuscrits au sein de la Bibliothèque Nationale de Suède.

Entre 1995 et 2004, Anders Burius, a dérobé 56 livres conservés dans les collections dont il avait la charge, avant d'être arrêté puis de se suicider après avoir confessé ses vols (pour une valeur totale d'environ 5 millions de dollars).

Plusieurs de ces ouvrages ont fait l'objet d'une enquête obstinée de la part du FBI: perdus du vue, puis retrouvés pour certains dans une vente Ketterer Kunst à la fin des années 90. Deux d'entre eux ont finalement été retrouvés et seront remis à la Bibliothèque Nationale de Suède: il s'agît d'une Description de la Louisiane, daté de 1683, et rédigé par le missionnaire et explorateur français Louis Hennepin, ainsi que d'une collection allemande d'illustrations de l'artiste américain Henry Lewis, imprimée à Düsseldorf entre 1854 et 1858.


C'est un libraire américain, Stephan Lewentheil, situé à Baltimore, dans le Maryland qui a du oeuvrer pour permettre la restitution: celui-ci avait acheté les ouvrages chez Ketterer, avant d'apprendre avec étonnement et par le FBI que les livres étaient volés.
Pour pouvoir les récupérer, Lewentheil a dû racheter à ses frais les livres qui avaient continué leur cycle auprès de particuliers.  « Tout délit est condamnable, mais pour moi, le vol de biens culturels est le pire, parce que c'est le patrimoine d'une nation que vous dérobez », assure-t-il.

On peut saluer sa conscience (professionnelle et personnelle), tout en notant, au passage et avec grand regret, que comme souvent ce sont les conservateurs qui sont parfois à l'origine de ces vols d'ouvrages qu'ils sont supposés protéger.

A noter que Burius, pour masquer ses vols, avait également dérobé les catalogues de la bibliothèque dans lesquels ils étaient référencés. Après enquête il apparu finalement qu'il volait des ouvrages depuis 1986 au moins, les revendant, contre un paiement en espèces, à des clients qui ne lui demandaient jamais d'où venaient les livres ou via la société de vente aux enchères allemande. Il enlevait d'ailleurs préalablement les marques d'appartenance.

Nombre d'entre eux furent écoulés via Ketterer Kunst, dont la légèreté surprend, tout comme surprend légèreté de la Bibliothèque Nationale de Suède, qui n'a jamais communiqué de liste de ces ouvrages volés...

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Ebayana et Bibliophilie, livres anciens en vente sur ebay: belles reliures, EO, livres à planches, éditions du 16ème au 20ème siècle et des curiosités

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Amis Bibliophiles bonjour,

Voici une sélection de livres intéressants actuellement en vente sur ebay.

A noter, de nombreuses et belles reliures et une sélection autour de la bibliophilie et des books on books avec quelques belles affaires à faire!

Vous pouvez en retrouver beaucoup plus sur http://encheresbibliophiles.fr/

En passant, j'ai ajouté de nouvelles catégories sur encheresbibliophiles.fr, si vous aimez la philatélie, le militaria, la numismatique ou les antiquités en général, vous pourrez retrouver sur le site les objets de ces catégories toujours classés par critères: les plus suivis, les plus chers, les plus enchéris.


JEAN DE LA FONTAINE LES AMOURS... ORNE PAR LOUIS JOU 1/20 N° SUR JAPON ANCIEN MAGNIFIQUE EXEMPLAIRE RELIURE MAROQUIN SIGNEE MAYLANDER


GUSTAVE FLAUBERT MADAME BOVARY EDITION ORIGINALE RARE 2 VOLUMES 1857 TRES BEL EXEMPLAIRE RELIE A L'EPOQUE DEMI CHAGRIN VERT


ANTOINE DE SAINT EXUPERY COURRIER SUD EDITION ORIGINALE REIMPOSEE TIRAGE DE TETE 1 DES 109 EX NUMEROTES IN-QUARTO TELLIERE BROCHE TBE!


ALFRED DE VIGNY CINQ-MARS EDITION ORIGINALE AVEC ENVOI AUTOGRAPHE SIGNE 1826 MAGNIFIQUE EXEMPLAIRE RELIE PAR SEMET ET PLUMELLE


EXTRAORDINAIRE RELIURE EN MAROQUIN AUX ARMES DE STANISLAS IER ROI DE POLOGNE

Honoré de BALZAC ++ COMEDIE HUMAINE ++ EDITION Originale, Furne Hetzel, 1842 16 VOLUMES ++ Tête de série ++ EN COUVERTURES d'EPOQUE

Exemplaire d'EDMOND de GONCOURT ++ Boyer, Aventure d'un Etudiant ++ ENVOI ! AVEC une NOTE d'EDMOND de GONCOURT !! GRAND PAPIER !!


1693, BRIANVILLE Histoire sacrée en tableaux, 138 jolies figures par Le Clerc

1843, Hetzel, VOYAGE OU IL VOUS PLAIRA, E.O. & 1ère ED. des 63 planches H.T. par Johannot & nombreuses vignettes, BEL EX. jolie rel

1854, GRANDVILLE, LES METAMORPHOSES DU JOUR, 70 jolies planches couleurs.



Racinet Costume historique histoire encyclopédie mode couture fashion coupe complet set 500 plate 300 chromolithographie print 1876

RELIURE Maroq.Sig.CHILLIAT - Le Tasse JERUSALEM DELIVREE1814 2To 21pl grav.1814


Anticipation S.F. MERCIER L'an deux mille quatre cent quarante & L'homme de fer

Physiognomonie SYMPATHIES GENLIS L'Art de juger par les traits du visage 32 Pl.



Beaumarchais LE TEMPLE DES MUSES 60 pl. hors-texte de Bernard Picart 1er tirage

SABATIER Médecine Traité d’ANATOMIE Description des parties du CORPS HUMAIN 1777

VOYAGES DE PALLAS EN RUSSIE ET EN ASIE SEPTENTRIONALE 1788-1793

1756, MÉMOIRES POUR SERVIR A L'HISTOIRE D'ESPAGNE SOUS LE RÈGNE DE PHILIPPE V par VINCENT BACALLAR, portrait et cartes, EO. française

FLAMMARION FORCES NATURELLES INCONNUES ESOTERISME KARDEC SPIRITE MAROQUIN 1907 l

Exceptionnel ++ ENVOI AUTOGRAPHE de Ilya EHRENBOURG à Paul ELUARD ++ 1950 Livre offert pendant le voyage d'ELUARD en RUSSIE !

Et quelques ouvrages très intéressants autour du livre et de la bibliophilie:

BIBLIOPHILIE/DE ROTON/Notes sur quelques Ex-libris et fers de reliures fran/1920

BIBLIOPHILIE/LEFUEL/Malherbe Bibliophile/1925

BIBLIOPHILIE/GAUDOT/Les collectionneurs et l'Armorial du Bibliophile /1891

BIBLIOPHILIE/DU ROURE DE PAULIN/Quelques reliures d'almanachs/1911

BIBLIOPHILIE/TREMBLOT/RELIURES AUX ARMES DE LA VILLE DE PARIS

E.O. -1774 - COOK - BANKS - Hawkesworth - Grandes marges

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Portrait de bibliophile: Harry Elkins Widener, un bibliophile à bord du Titanic

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Amis Bibliophiles Bonsoir,

Vous connaissez sans doute le libraire espagnol Don Vincente, qui assassina ses clients bibliophiles (http://bibliophilie.blogspot.com/2007/07/vicente-moine-libraire-et-assassin-une.html), mais connaissez-vous une autre tragédie qui touche à la bibliophilie: la mort d'un jeune et très prometteur bibliophile lors du naufrage du Titanic?

Harry Elkins Widener, 27 ans, a en effet sombré avec le navire de la White Star dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. Harry Elkins Widener est né en 1885 et a développé très tôt un goût pour la bibliophilie, qu'il a cultivé après son passage à Harvard en 1907, et que l'immense fortune de ses parents lui a permis de développer. Ainsi, a seulement 27 ans, il posséda (presque)... une bible de Gutenberg.

Au printemps 1912, il a ainsi transversé l'Atlantique d'Ouest en Est pour rejoindre la vieille Europe et y acquérir de nombreux ouvrages, dont une seconde édition des Essais de Bacon (1598). Il voyageait avec ses parents et leurs domestiques. Après l'Angleterre, ils visitèrent la France avant d'embarquer pour le voyage de retour vers l'Amérique à Cherbourg, sur le Titanic.
Le célèbre paquebot fit en effet escale à Cherbourg: parti de Southampton le mercredi 10 avril 1912 à midi, le nouveau palace de la White Star Line devait, quelques heures plus tard, toucher le port de Cherbourg et faire son entrée par la passe de l'ouest à 18h30. Cette escale était tout de même importante pour la compagnie, car elle permettait ce jour là d'embarquer 274 passagers supplémentaires.

Parmi ces passagers se trouvaient Harry Widener, ses parents et leurs deux domestiques, qui occupaient les cabines de première classe C-80-82 (numéro de billet 13503, prix 211 Livres Sterling). Le soir du drame la famille Widener participa d'ailleurs à un dîner donné par le capitaine en compagnie des passagers les plus riches.

Le même soir, à 23h40, le Titanic percuta un iceberg sur le flanc tribord avant de sombrer à 2h20 au large de Terre-Neuve. Entre 1 491 et 1 513 personnes périrent.

Harry Widener aida sa mère à embarquer sur le canot n°4 avant de rebrousser chemin dans l'attente du départ du canot principal, ce qui décida malheureusement de son destin puisqu'il disparu avec le paquebot. L'épave fut localisée en 1985. Elle gît à 3 843 mètres de profondeur à 650 km au sud-est de Terre-Neuve.
Une anecdote que Madame Widener ne confirma jamais prétend que Harry rebroussa chemin pour aller récupérer son Bacon. Ce qui est certain en revanche, c'est que Madame Widener fît un don de 2 millions de dollars pour construire dans l'enceinte de Harvard une bibliothèque qui abriterait la collection de son fils et servirait de mémorial. Cette bibliothèque ouvrît ses portes en 1915 et existe toujours et fût conçue pour abriter 3 millions d'ouvrages sur plusieurs dizaines de kilomètres de rayonnages.

Quel bibliophile était Harry Elkins Widener?

Ses goûts étaient assez larges, avec une prédilection pour les auteurs anglo-saxons du 19ème en édition originale (Dickens, Stevenson, Brontë, etc.) mais comme je l'ai écrit plus haut, il ne détestait pas les grands classiques, puisqu'il avait hérité d'une Bible de Gutenberg qui fait aujourd'hui la fierté de la Bibliothèque: c'est de plus un exemplaire bien connu, qui a successivement appartenu à Pierre Henri Larcher (Paris, 1814), Lord Ashburnham (1840), dont le fils le revendît à Bernard Quaritch (1896).

Peu de temps après c'est Robert Hoe qui en devînt l'heureux propriétaire, puis à nouveau Quaritch avant que le grand-père de Harry Elkins Widener ne l'achète. L'exemplaire fût remis à la bibliothèque en 1944.



Je termine par un document attachant, une lettre adressée par le jeune bibliophile à son ami Luther Livingston, libraire à Philadelphie le 10 mars 1912 dans laquelle il lui écrit qu'il va effectuer un voyage rapide vers Angleterre, à bord du Mauretania, avant de revenir avec le voyage inaugural du Titanic. Il termine sa lettre par les mots suivants: "un secret,... grand-père a acheté l'exemplaire Hoe. N'est-ce pas merveilleux? J'espérais que ce soit pour moi, mais ce n'est pas le cas!".

Qui sait quels livres dorment encore au fond de l'océan avec lui...

H

La dorure au XVIIIe: les dos au décor de treilles... un décor typique d'un atelier travaillant pour le Duc de la Vallière?

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Amis Bibliophiles bonsoir,

Bonjour à tous,

Comme beaucoup d'entre vous j'imagine, je profite des vacances pour lire le catalogue de la vente annuelle de Montignac.

Et deux reliures ont retenu mon attention :



J'avais repéré ces reliures au dos si caractéristiques depuis quelques années déjà : un travail typiquement XVIIIème siècle, en veau ou en maroquin, avec un décor de treilles (ou pointillés?) et des feuilles sur un dos lisse. Je me suis toujours demandé si ces reliures avaient été réalisées par le même atelier et si par hasard, elle n'avaient pas un rapport avec la collection du Duc de La Vallière.

J'ai en effet découvert que deux d'entres elles provenaient de cette illustre bibliothèque :

Tout d'abord, un ouvrage de Perceforest de 1531 en 3 volumes in-folio proposé en 2009 par la librairie Sourget (catalogue XXXVIII lot n°11). L'exemplaire est admirable et provient du couvent des Récollets et de la collection la Vallière (1783 n°4098).

On le retrouve dans son catalogue :



Ensuite, un exemplaire non moins désirable de "Le spectacle de la nature" de Pluche que proposait, il y a quelques temps, la librairie Jadis et Naguère à Paris.


On le retrouve dans son catalogue de 1783 sous le numéro 1475 :


Hormis ces deux exemplaires à la provenance indéniable (je fais confiance aux libraires), je ne connais pas d'autre exemple avec une provenance certaine.

Je rapproche toutefois de ces deux premiers livres cinq autres beaux exemplaires, en maroquin rouge également :

1-  Boulanger "Recherche sur l'origine du despotisme oriental" 1761, proposé à la vente Montignac de 2009 (une mine pour ce genre de reliure Montignac!).
Je ne me rappelle plus ce que je faisais en 2009, mais je l'ai loupé :)


2- Deslauriers "Les pensées facétieuses et les bons mots du fameux Bruscambille" 1741provenant de la bibliothèque Rahir, qui est passé en vente en octobre 2011.


3- La Salle "Quinze joues de mariage" 1726, proposé récemment en vente en Allemagne


4 - Le Passe Partout Galant 1710 (passé à la même vente Allemande).

5 - Laborde "Choix de Chansons" 1773 4 tomes reliés en 2 volumes avec une jolie dentelle avec des fleurs et des papillons.

C'est un livre que j'avais acheté dans une vente en Belgique et que je regrette beaucoup. Je l'ai revendu mais je pense désormais que je ne retrouverai peut être jamais un exemplaire aussi beau (le tirage et le papier étaient remarquables).
Un moment d'absence...



Je n'ai pas retrouvé ces livres dans les catalogues  de vente de la collection La Vallière disponibles sur internet (celles de 1783 et 1767). Mais il y a eu plusieurs autres ventes (1773, 1777), sans compter les dons et échanges…

Voici enfin un dernier exemplaire repéré :

Querlon "Les Graces 1769 en veau dans un catalogue (n° 40) de la librairie Béres.



J'ai bien retrouvé un exemplaire qui pouvait correspondre  mais il faisait partie de la dernière vente La Vallière qui a été acquise en bloc  par le Marquis de Paulmy (maintenant à la bibliothèque de l'Arsenal). Donc, ce n'est certainement pas ça…

Bref, rien de bien tangible scientifiquement parlant, mais j'ai comme une vague intuition que ces reliures ont un rapport avec un atelier qui travaillait pour le Duc de la Vallière.
Derome père, Derome le jeune, Laferté reliaient pour l'insatiable bibliophile.
Quid de ces reliures délicates?


Qui aurait des éléments qui permettaient d'avancer un peu sur le sujet?

Merci d'avance,

Cordialement,

Wolfi

Ebayana et Bibliophilie, livres anciens en vente sur ebay: belles reliures, EO, livres à planches, éditions du 16ème au 20ème siècle et des curiosités

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Amis Bibliophiles bonjour,

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Vocabulaire de la bibliophilie: quelques expressions peu communes

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Amis Bibliophiles Bonsoir,


J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer ici quelques uns des mots insolites et originaux qui font le quotidien d'un bibliophile, qu'ils servent à qualifier la couleur d'un maroquin (sable, citron, taupe, violine, etc.), la qualité d'un papier, ou un livre même (chopin, etc.). C'est je trouve un grand plaisir de la bibliophile que de (re)découvrir ces termes, que nous sommes peut-être les seuls ou les derniers à employer... En voici un florilège, collectés dans un petit carnet au cours de lectures (chacun ses manies!)... En connaissez-vous d'autres? 


Moustache: tranchefile sur ficelle en reliure.

Faire du cul: cette expression est employée par Dudin (L'art du relieur-doreur de livres, 1772) pour désigner un livre qui est plus rogné vers l'ouverture que vers le dos (mais je n'ai jamais personnellement croisé cette expression dans les délicats catalogues de maisons de ventes.)

Faire de la pointe: c'est le contraire, l'expression est employée pour désigner un livre qui présente le défaut d'être plus rogné vers le dos. 

Livre truffé, expression qui n'est pas rare mais que j'aime beaucoup: ce dit d'un livre dans lequel on a incorporé des documents (portraits, dessins originaux, états intermédiaires de gravure, prières d’insérer, lettres, etc.). A retenir, quand c'est bien truffé, cela se vend en effet au prix de la truffe.

Défouetter: pratiquer le défouettage, à savoir débarrasser un livre du fouet qui le serre sur un ais ou entre deux ais.

Dents de rat: expression employée pour désigner les décors de reliure qui se présentent sous la forme d'une succession de petits triangles plus ou moins détaillés. 

Lavron: groupe de feuilles qui n'ont pas été ouvertes ou "coupées", ni par le relieur, ni par un lecteur et qui restent donc fermées.

Farci: en codicologie, ce mot désigne un volume manuscrit dans lequel on a inséré des feuillets portant un autre texte entre les pages.

Biblioklepte: voleur de livres, évidemment.

Bibliocapèle: du grec bibliokapelos, désigne un libraire vendant des ouvrages au détail.

Le très élégant "astéronyme" qui désigne un ensemble d'astérisques employées pour masquer un nom que l'on veut conserver anonyme. Ce procédé a beaucoup servi au 18ème siècle pour les ouvrages anonymes justement.

Le regrettable "caviarder" qui signifie couvrir d'encre un passage d'un livre que l'on veut rendre illisible.

Bouquineur: celui qui aime rechercher et lire des bouquins ou des "vieux livres".

H

Lorello, le bibliothécaire voleur... vendeur peu recommandable sur ebay ;)

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Amis Bibliophiles Bonsoir,

Qui n'a pas un jour vécu de tels moments, dans une salle des ventes, ou confortablement installé à son bureau face à un écran d'ordinateur? Enchérir, voir quelqu'un surenchérir, enchérir, le voir surenchérir, etc. Ce qui est plus inhabituel ce sont les conséquences d'une bataille d'enchères entre deux amateurs américains.

Dans le cas qui nous intéresse, le meilleur enchérisseur est un juriste américain qui vient de remporter une photographie d'un général de la Guerre de Sécession sur ebay, pour 2500$. Plutôt que de se faire envoyer l'objet, il propose de rencontrer le vendeur pour une remise en mains propres, et ce dernier organise une rencontre sur le parking de son lieu de travail... La Bibliothèque de l'Etat de New York, et plus particulièrement le parking de la section Manuscrits... L'acheteur se rend sur place, rencontre un vendeur affable et cultive, Daniel Lorello, conservateur de la dite librairie et expert.

(Malgré les apparences?) Notre acheteur est bien loin de se douter que cette transaction sera au coeur d'un important vols de documents historiques, dont un almanach de Davy Crockett, commis par le conservateur en question.

En effet, celui-ci, après avoir vendu près de 300 documents anciens sur ebay, sera arrêté par la police, et rapidement confondu. En quelques années, il a ainsi écoulé des documents précieux, plusieurs centaines, qui malheureusement, ne seront pas tous retrouvés par les autorités, malgré l'aide d'ebay.

A noter que le voleur profitait de sa position et du fait qu'il travaillait dans cette bibliothèque depuis de 30 ans, pour escamoter des documents et livres rares, mais pas assez rares pour attirer l'attention.

A noter également, et cela rejoint notre récent débat, que la bibliothèque n'avait pas remarqué la disparition des objets. Ce sont des acheteurs sur ebay qui ont alerté la police, avant que celle-ci n'achète un livre du vendeur sur ebay, pour le confondre définitivement. Les victimes de Lorello furent aussi bien des particuliers collectionneurs, que des professionnels.

A noter enfin, le geste appréciable d'ebay, qui a offert de racheter tous les objets vendus par Lorello sur ebay, pour 70000$ environ, avant de les offrir à la Bibliothèque spoliée.

Qu'en déduire?

L'absence d'un cachet ne certifie malheureusement pas la provenance d'un livre ou d'un document. Professionnels comme amateurs peuvent être abusés par un vendeur malhonnête, même si ici, c'est un particulier qui a tiré la sonnette d'alarme. 

Se méfier des mariées trop belles, sur ebay comme ailleurs...

H

Ebayana et Bibliophilie, livres anciens en vente sur ebay: belles reliures, EO, livres à planches, éditions du 16ème au 20ème siècle et des curiosités

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Amis Bibliophiles bonjour,

Voici une sélection de livres intéressants actuellement en vente sur ebay.

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L'espion dans les cours des princes chrétiens - Francheville - 1731




Naufragé des isles flottantes par Morelli - 1753

Almanach géographique ou Petit Atlas élémentaire-DESNOS L.Ch-Maroquin rouge



1776, MAROQUIN ARMES DE LOUIS XVI & AVEC SEMIS DE FLEURS DE LYS, Almanach royal & Les spectacles de Paris, ou calendrier historique !!!

bibliophilie et Bibliographie. Liesen et Sorgeloos-Le rayonnement des Moretus

1763 Venette Sex Manual / Sexology / Marriage Sexuality 8 Plates Erotic Erotica FIRST treatise on sexology in West + NoReserve



1699 2v Set on Alchemy, Medicine, Chemistry Pharmacy Drugs Apothecary Homeopathy

Fore Edge Painting, Floral, French Moliere, Le Bourgeois Gentilhomme, Leather




Fore Edge Painting, Molliere. Leather & Gilt, French, Le Misanthrope

1882 LA DANSE MACABRE KERMARIA-AN-ISQUIT/FELIX SOLEIL

bibliophilie.Demoustier, 36 pl. des Oeuvres, plein maroquin rouge de Bozérian



1667 NOSTRADAMUS' PROPHECIES Occult BIBLE Astrology OCCULT Astronomy MYSTIC

Les dialogues du divin Pietro Aretino Isodore Liseux 1879 Curiosa RARE

Rare Recueil 35 Gravures Oeuvres LESAGE 1797 par MARILLIER

CINQ ORDRES D'ARCHITECTURE/*1780/GIACOMO BAROZZI Da VIGNOLA/FINE LEATHER BINDING 58 ORIGINAL COPPER ENGRAVED ARCHITECTURAL PLATES



ERASME-L'ELOGE DE LA FOLIE-1731-75 GRAVURES DE HOLBEIN-RELIE-

1713, PROCES DES TEMPLIERS, 2 VOL, BEL EXEMPLAIRE, Histoire de la condamnation

1766, PHILOSOPHIE & ASTRONOMIE, Entretiens sur la pluralité des mondes, A VOIR!!

1782, RELIURE EN MAROQUIN, Les géorgiques de Virgile en vers françois, DELILLE




ABC d'un SOLDAT + ART de la GUERRE + DIRECTEUR GENERAL des FORTIFICATIONS - 1689

1544, RARE 1ERE EDITION EN FRANCAIS, Le traicté de l’exposition des mistères...

Autour du livre...

bibliophilie. Les contes du Pogge. Liseux. 1878. Demi maroquin rouge

bibliophilie.Le Roux de Lincy )- Recherches sur Jean Grolier

bibliophilie.Mélanges offerts à Gérard Oberlé pour ses 25 ans de librairie

bibliophilie et Bibliographie. Lib. Vrain.Reliures de Femmes de 1900 à nos Jours



bibliophilie - Le Siècle d'or de l'imprimerie Lyonnaise

Relieurs et reliures décorées en France à l'époque romantique.103 ateliers.2 vol



Erotica-Apollinaire, Fleuret, Perceau-L'enfer de la Bibliothèque Nationale.1919

OBERLÉ - LES FASTES DE BACCHUS - BIBLIOPHILIE - GASTRONOMIE - LA RÉFÉRENCE !!!**

Et si vous faites comme moi, et que vous utilisez encheresbibliophiles.fr pour chiner dans d'autres catégories, vous pouvez tomber sur des objets... comme les suivants:

TABLEAU signé CAMILLE COROT mi-19è coucher de soleil MORTEFONTAINE HST 1796 1875



Don Carlos tableau huile sur toile agé 1500 - 1600 peut etre

rare COFFRET de messager haute époque fer forgé




Antique Vitrail LITHOPHANIE KPM Berlin Circa XIX° encadrée de vitraux ancien

Carnet de bal en émail bleu orné d'un bouquet de fleur peint, ép. Napoléon III



Carnet de bal en émail émeraude et monture en argent d'époque Napoléon III

Curieuse boite, étui gainé en cuir ouvragé & doré intérieur doublé de soie XVIII



Ancien Tampon, Sceau Cachet Composé de plusieurs petits sceaux d'amour 19ème




ANCIEN MIRE OEUF 1872° Mantes / Seine ° Coquetier ,art populaire ,outil ,ferme

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Connaissance de la Reliure: la reliure en/au "pointillé"

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Amis Bibliophiles Bonjour,

J'ai déjà évoqué les reliures dites "à la fanfare", même si le nom lui-même est apparu au début du 19ème siècle, lué à un travail de Thouvenin pour Nodier. 


A côté de ces reliures à la fanfare et des reliures ordinaires, un autre grand style de décoration est apparu au 17ème siècle, la reliure "en pointillé", qui comme son nom l'indique, utilise des petits fers pointillés.

Le procédé, attribué à Le Gascon mais qui fut probablement utilisé en premier par l'atelier Macé Ruette à partir de 1620 consiste à garnir les compartiments avec ces petits fers pointillés, qui sont ensuite rehaussés à l'or, mais aussi à créer grâce à ces minuscules fers, des gerbes, des entrelacs et des bouquets. 


Ces reliures sont très délicates mais il est excessivement difficile d'identifier le relieur, puisque ceux-ci ne signaient pas encore leurs oeuvres, à l'exception rarissime de Florimond Badier, plus facile à identifier, et ce pour deux raisons : il utilisât un fer pointillé très particulier en forme de tête humaine, tout en signant, fait exceptionnel, au moins trois de ses reliures au bas de la garde du 1er plat ("Florimond Badier fecit inv.").

C
e sont ces trois ateliers (Macé Ruette, Le Gascon, Badier) qui furent les fers de lance de la reliure en pointillé au 17ème, mais attention, si vous possédez une telle relire, rien ne garanti qu'elle provient de l'un de ces ateliers, qui furent également imité, notamment par la famille Magnus, qui était très liée aux Elzevir et produisit des reliures pour leurs ouvrages. On croise de temps en temps des Elzevir dans des reliures en pointillé... Magnus, Le Gascon, un autre?
Pointillé, Fanfare, premières signatures de relieurs, le 17ème apportera également d'autres choses à la reliure. Ainsi, c'est aussi l'époque de l'apparition des gardes de maroquin, sans doute grâce à Le Gascon, ou des gardes de papier marbré grâce à Macé Ruette.

H

Images : reliure pointillé, la "tête" de Badier.

Ebayana: utilisez encheresbibliophiles.fr pour vous faire votre propresélection: ouvrages du XVIe au XXe siècle, belles reliures...

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Amis Bibliophiles bonjour,

Je suis en plein déménagement, de retour à Paris après Lyon, et je n'ai pas encore de connexion internet à mon domicile, difficile pour moi par conséquent de poster des messages sur le blog.

Pour l'ebayana, une fois n'est pas coutume, je vous propose de vous faire votre propre sélection, grâce au site gratuit http://encheresbibliophiles.fr/

En passant, j'ai ajouté de nouvelles catégories sur http://encheresbibliophiles.fr/, si vous aimez la philatélie, le militaria, la numismatique ou les antiquités en général, vous pourrez retrouver sur le site les objets de ces catégories toujours classés par critères: les plus suivis, les plus chers, les plus enchéris.

Hugues

Connaissance de la reliure: la reliure à la « Du Seuil »

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Amis Bibliophiles Bonjour,

Poursuivons notre chemin sur la route de la reliure avec aujourd’hui un autre type de reliure ancienne, la reliure dite à la « du seuil ».

 
Augustin Dussueil est né au début du mois de septembre 1673 à Méounes, dans le Var. Il est le fils d’Honoré Dussueil et Isabeau Billone, comme l’atteste son acte de baptême :

« Augustin DUSSUEIL, fils d'Honoré et Isabeau BILLONE a été baptisé le 2 septembre 1673. Le parrain Louis DUSSUEIL, la marraine Anne JAUFFROY du lieu de Signe. Par moi. Signé : BARRY, vicaire, H. DUSSUEIL. L. DUSSUEIL. »

Augustin est le quatrième enfant d'une famille qui en comporta neuf, six filles et trois garçons, tous nés à Méounes entre 1665 et 1685, du mariage d'Honoré DUSSUEIL (1641-1721) avec Isabeau BILLON (1647-1697). Bien que sa famille paternelle exerce diverses activités dans le tissage, le jeune Augustin choisit une autre voie, en rejoignant à Paris son cousin Jean Billon de Cancerille, où celui-ci jouit une assez grand crédit après divers voyages en Perse (il devînt par la suite ambassadeur du Roi).

Il semble qu’avant d’avoir pu créer son propre atelier, Augustin travailla avec Philippe Padeloup, puisqu’il épousa Françoise, la fille du grand relieur le 23 novembre 1699. C’est par ce mariage qu’il fît définitivement son entrée dans la corporation. Le contrat de mariage, conservé au Archives Nationales, sème une nouvelle fois le trouble quant au patronyme d’Augustin, puisqu’il stipule que « fut présent Augustin d'USUEIL, libraire à Paris, demeurant rue Saint-Jacques, paroisse Saint-Séverin, fils d'Honoré d'USUEIL, marchand demeurant en la paroisse de Meosne près Marseille en Provence ». On notera avec intérêt que la dot de Françoise est constituée en partie par « un an de nourriture et de logement » au domicile de Philippe Padeloup, signe évident de la proximité qui va exister entre les deux hommes.

Augustin, Françoise et leurs 7 enfants vécurent ainsi rue Saint-Jacques à Paris, au cœur de la vie intellectuelle de l’époque. Françoise décède le 16 février 1714 et il est intéressant de constater que sur l’acte de décès, il est stipulé qu’Augustin est désigné comme « relieur de Monseigneur et de Madame la Duchesse de Berry ». Cette dernière jouera un rôle important dans la carrière du relieur en lui confiant un grand nombre de volumes (dont les plus connues, aux « armes de France, à la bordure engrêlée de gueule, qui est de Berry, accolées d'ORLEANS » et au dos les lettres « M.L » entrelacées), mais aussi en lui faisant profiter de ses relations. Ainsi, elle intervint auprès du Régent pour qu’Augustin soit reconnu publiquement.

Berry décida d'apporter un appui décisif à son relieur en intervenant auprès du Régent pour qu'une reconnaissance particulière lui soit conférée, et fait exceptionnel, il fût reconnu « relieur ordinaire » alors qu’il n’y avait aucune vacance de la charge (on n’avait semble-t-il jusqu’alors jamais attribué plus de deux charges à la fois). Le brevet officiel fût délivré en ces termes le 26 février 1717 : « le Roy estant à Paris, ayant esgard aux témoignages avantageux qui lui ont esté rendus de la probité et capacité d'Augustin de SUEIL, maistre relieur à Paris, et voulant en cette considération le traiter favorablement, sa Majesté, de l'avis de M. le duc d'ORLEANS, son oncle Régent, a retenu et retient le dit de SUEIL en la charge de l'un de ses relieurs ordinaires pour par luy en faire les fonctions, en jouir et user aux mesmes honneurs, prérogatives et priviléges dont jouissent les autres relieurs de Sa Majesté, avec le pouvoir de mettre au devant de sa boutique un tapis chargé des armes et panonceaux de Sa Majesté. Et pour assurance de Sa volonté, Elle m'a commandé d'expédier au dit de SUEIL le présent brevet qu'ELLE a signé de sa main et fait contresigner par moy conseiller, secrétaire d'Estat. ». L'autorisation de mettre sur sa boutique « un tapis décoré des armes » royales était souvent accordée à des imprimeurs ou à des libraires royaux, mais, selon Thoinan, rarement à des relieurs. Selon cet auteur, « c'est peut-être ici la seule fois qu'elle est mentionnée dans un brevet de relieur ».

Dès lors, l’atelier d’Augustin connût un essor considérable, écoulant ses reliures aussi bien en France qu’à l’étranger, notamment en Angleterre. Ainsi, dans la perspective de la vente de la bibliothèque de François de Loménie de Brienne, évêque de Coutances, qui fût faite à Londres, Augustin fût chargé de relier 400 volumes, dont 140 in folio, 155 in 4° et 145 in 8° et 12° (Thoinan). Dans leur catalogue, les libraires anglais indiquèrent que la vente comportait des livres en excellente condition « nouvellement et très joliment couverts, dessus et dedans, en maroquin, par le fameux DUSUEIL » (Thoinan).

En 1728, la carrière d’Augustin se poursuit avec le décès de Louis-Joseph DUBOIS, relieur ordinaire du Roi, qui laisse une place vacante, rapidement attribuée à Augustin, dans un nouveau brevet :
« Aujourd'hui, 15 février 1728, le Roi estant à Versailles, bien informé de la capacité d'Augustin de SEUIL et de sa fidélité et affection à son service, Sa Majesté l'a retenu et retient en la charge de l'un des relieurs de sa maison, vacante par le déceds de Louis de BOIS, dernier possesseur d'icelle ; pour le dit de SUEIL l'avoir et exercer en jouir et user, aux honneurs, autorités, privilèges, franchises, libertés, gages, droits, fruits, profits, revenus et esmoluments accoutumés et y appartenants tels et semblables qu'en a jouy le dit du BOIS et tant qu'il plaira à Sa Majesté... »

Augustin compte alors dans sa clientèle presque tous les bibliophiles de son temps et son nom devait traverser les années en « estant toujours accompagné des plus pompeux éloges » (Thoinan). De ses reliures, on admirait « la perfection de ses corps d'ouvrage, la délicatesse de sa couvrure, la qualité de ses maroquins, l'élégance et le fini de ses dorures... » (Thoinan). Pour autant, Augustin ne signe pas ses reliures et il désormais très difficile de les identifier, à part pour celles issues du catalogue de Loménie.

Augustin décède en février 1746 alors qu'il était dans sa soixante treizième année. Au passage, on relira avec intérêt la lettre adressée de Billon à sa famille en 1728 :"Notre cousin DUSSUEIL vient d'être fait le premier relieur du Roy ; il a toujours envie de rentrer dans tous ses biens à Meunes ; il a son committimus il appellera toutes les parties à Paris pour y plaider où il gagnera tous ses procès. Il commencera par le S. Renaud s'il ne luy rend pas tous ses papiers ; M. Joseph Dussueill ne le paye pas, M. l'abbé Lejean et M. Chabert de Meunes ; ils s'en repentiront tous de ne l'avoir fait car les Ministres du Roi le protègent tous ; il doit relier au Roy une bibliothèque en marroquins du levant de trente six mille volumes."

Voici donc pour la vie d’Augustin Dussueil, du Seuil, d’Usueil ou même de Seuil, puisqu’on voit bien que son patronyme a beaucoup évolué selon les écrits, et au fil du temps, ce qui était chose courante à l’époque.

Mais qu’en est-il des reliures dites à la « du seuil » (j’ai choisi cette orthographe, qui me semble être la plus usitée ) ? Et bien, comme pour les reliures à la fanfare, elle est apocryphe, car même si Augustin laissa son nom à un type de reliure, il semble qu’elles aient existé bien avant sa naissance.

Les définitions changent, notamment en ce qui concerne le nombre de filets. Pour résumer, on peut dire que la reliure « à la du seuil » est une reliure présentant deux encadrements de filets dorés sur les plats, avec des fleurons aux angles de l’encadrement intérieur. L’appellation est néanmoins utilisée de façon plus courante, pour toutes les reliures anciennes avec des encadrements de filets.

Voici comment Nodier évoque Du Seuil dans le bibliomane, que j’ai déjà évoqué longuement sur le blog : « Depuis le moment où nous avions renoncé à l'espoir de le conserver (Le Bibliomane se meurt, NDLR), on avait roulé son lit près de sa bibliothèque, d'où nous descendions un à un chaque volume qui paraissait appelé par ses yeux, en tenant plus longtemps exposés à sa vue ceux que nous jugions les plus propres à la flatter. Il mourut à minuit, entre un Du Seuil et un Padeloup, les deux mains amoureusement pressées sur un Thouvenin. »

Ce qu’il faut retenir ? Si vous croisez une belle reliure du 17ème ou du 18ème présentant des encadrements de filets dorés, avec des fleurons, vous pouvez la qualifier de reliure "à Du Seuil", même si ce n’est très certainement pas Augustin Dussueil qui l’a réalisée.

H
 

Ebayana et Bibliophilie, livres anciens en vente sur ebay: belles reliures, EO, livres à planches, éditions du 16ème au 20ème siècle etcuriosités

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Amis Bibliophiles bonjour,

Voici une sélection de livres intéressants actuellement en vente sur ebay.

A noter, de nombreuses et belles reliures et une sélection autour de la bibliophilie et des books on books avec quelques belles affaires à faire!

Vous pouvez en retrouver beaucoup plus sur http:http://encheresbibliophiles.fr/

En passant, j'ai ajouté de nouvelles catégories sur http://encheresbibliophiles.fr/, si vous aimez la philatélie, le militaria, la numismatique ou les antiquités en général, vous pourrez retrouver sur le site les objets de ces catégories toujours classés par critères: les plus suivis, les plus chers, les plus enchéris.

Rare Sanguine érotique XVIIIéme érotica antiquité miniature 18éme ancien

































Autour du livre...



Et quelques objets curieux ou simplement agréables découverts grâce aux nouvelles rubriques de encheresbibliophiles.fr














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Miscellanées bibliophiles de Monsieur H. : le salon de Tarascon, Les Echos et les acquisitions non livresques de l'été...

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Amis Bibliophiles bonsoir,

Un été, un déménagement, qui me voit quitter la capitale des Gaules pour celle de la France, largement de quoi m'occuper, ma bibliothèque n'a d'ailleurs pas encore intégré mon nouveau domicile... Sommeil agité.

Quid novi? Une connexion internet capricieuse, un salon à Tarascon, un article vide dans Les Echos Investir et un compte-rendu des acquisitions estivales: est-ce parce que je suis abibliothèque (comme on serait apatride), que je n'ai acquis aucun ouvrage cet été? Je ne sais pas. Je n'ai rien trouvé dans la vente de Montignac d'ailleurs.

A noter sur vos tablettes, le 15 septembre, le "Marché aux livres anciens et métiers du livre", à Tarascon, salle du Panoramique, le dimanche 15 septembre 2013 (9h - 19h). Ce salon est organisé par notre ami Pierre Brillard, dont je reprends l'argumentaire qui va finir de vous décider à profiter de l'arrière-saison.


Pierre rappelle en effet aux  visiteurs, aux curieux et aux bibliophiles qui auraient encore envie d'arpenter les travées du marché, les avantages qu'ils ont à préférer ces salons à la vente en ligne :

- Pas de frais de port
- On peut toucher la marchandise
- Un escompte sur la vente est négociable
- On peut boire un demi bien frais au café d'à côté
- On rencontre d'autres passionnés
- On apprend des choses en parlant avec le libraire
- On marche un peu, ce qui est bon pour la santé
- On peut y aller avec sa compagne
- Si on fait le salon à l'occasion des journées du patrimoine, on peut faire des visites gratuites 

Comment hésiter?

A noter également, l'article du site Les Echos, au sein du dossier "Comment marier ses investissements avec ses passions?", et titré "Manuscrits et livres anciens, un marché d’exception".

Un article étonnant, qui donne la parole à Mme Lamort, toujours très pertinente: "Anne Lamort, présidente du Syndicat national de la librairie ancienne et moderne (SLAM), « il est exclusivement constitué d’exceptions et il n’existe pas de “cours” permettant de mesurer une évolution quelconque»"...

... puis qui après un paragraphe "Spécualteurs s'abstenir", présente l'offre spéculative d'Aristophil, en rappelant que "Selon Aristophil, les prix ont augmenté de 8 % par an, en moyenne, ces dernières années, mais rien ne dit que ce mouvement se poursuivra, car la revente reste toujours ­aléatoire."

Vous retrouverez l'article ici:

Côté acquisitions, pas de livre, mais ces deux objets insolites. Le premier est un diable, en bois, du 17ème siècle, selon le vendeur (professionnel), que j'aime beaucoup. Il mesure environ 35 centimètres et s'il en est parmi vous qui peuvent m'en dire plus, j'apprécierais beaucoup.



Le second est un crâne qui figurait au pied du mât d'artimon d'un navire du 17 ou du 18ème siècle, au dessus des traditionnels os entrecroisés. 


Il ne s'agît pas de flibuste, mais d'un symbole religieux qui était destiné à protéger les marins  (environ 20 x 20 cm).

H

Un Livre à l'honneur : Le Gazetier Cuirassé par Charles Théveneau, dit de Morande

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Amis Bibliophiles Bonjour,

Je me propose d'évoquer aujourd'hui avec vous aujourd'hui l'un des plus intéressants libelles du XVIIIe siècle, bien connu pour son frontispice - que je décrypterai demain, dans un autre message -, le Gazetier Cuirassé.

Le Gazetier Cuirassé est « l'oeuvre » de Charles Théveneau, dit de Morande ou chevalier de Morande (1741 – 1805). C'est un violent pamphlet contre les moeurs de la Cour et du Royaume de France sous le règne de Louis XV.




Né à Dijon, Charles Théveneau délaisse son droit pour vivre de sa plume. Après un passage dans le régiment des Dragons de 1759 à 1763, il rejoint Paris où il va mener une vie de libertin, faite de profits douteux, de jeu et à semble-t-il à la limite du proxénétisme. 

Ses activités finiront par attirer l'attention du lieutenant général de police Sartine, dont les services qualifient Morande de « .. libertin crapuleux qui avait du mal vénérien et qui était dans les frictions », « coureur de filles », « brutal » et « mauvais sujet ». 

Il sera brièvement écroué, libéré puis enfermé à nouveau pour vol de montres... dans les maisons closes et tentatives d'enlèvement. Finalement libéré après de nouveaux longs mois de prison, accablé de dettes et poursuivi pour ses écrits déjà irrévérencieux il gagne l'Angleterre en 1770.


Sans ressources et il met rapidement en place un système de chantage, qui sera à l'origine du Gazetier Cuirassé : depuis Londres, il écrit à diverses personnes de la Cour et les menace de publier des anecdotes scandaleuses à leur sujet, s'il ne reçoit pas de leur part une somme d'argent lui permettant de subsister à Londres.

Parallèlement, il écrit le Gazetier Cuirassé qui rassemble ces anecdotes et le publie depuis Londres. L'ouvrage arrive à Paris le 3 août 1771 et connaît un succès immédiat. Il est signalé au duc d'Aiguillon alors à la tête du secrétariat d'État des affaires étrangères par le censeur royal François-Louis Claude Marin. 

L'ouvrage contient un très grand nombre d'anecdotes sur les débauches et les travers de la Cour, donnant l'image d'un royaume décadent et d'une noblesse et d'un clergé avilis. Les cibles privilégiées sont le chancelier de Maupeou et le Duc de la Vrillière (deux grands personnages de l'Etat), dont les portraits ornent le frontispice, mais Morande calomnie également le Roi et ses proches, en particulier Mme du Barry, la favorite en titre.

Après une erreur (l'ouvrage est attribué injustement au duc de Lauraguais), l'auteur, Morande, est identifié par les services de la Police de Paris : « brochure est du sieur Morande ci-devant escroc à Paris...; qui ne l'est pas moins à Londres, puisqu'il passe pour constant qu'il a eu mille guinées pour la vente de cette rapsodie : les libraires de votre capitale n'eussent pas fait un pareil marché de dupe.» (Mémoire pour moi ; par moi Louis de Brancas, comte de Lauraguais ; à Londres, 1773, in-8.)




Morande se lance alors dans une carrière de "voyou littéraire" qui finira par le perdre, ou de "chevalier d'égout" comme l'écrivît Emile Canterel (Nouvelles à la main sur la comtesse Du Barry, Paris, 1861).

En 1773, il décide de s'en prendre à la Comtesse du Barry, qui est alors la favorite royale, en la menaçant d'un nouveau libelle qui lui serait entièrement dédié. La cour, le Duc D'Aiguillon et le Chevalier D'Eon s'activent alors pour mettre un terme aux agissements du maître chanteur, et ce d'autant plus que l'ambassadeur anglais a prévenu « qu'on ne s'opposerait point à ce qu'on vint enlever dans les États de Sa Majesté Britannique, y noyer dans la Tamise ou y étouffer ce monstre pourvu que l'intrigue se conduisît dans le plus grand mystère et sans blesser à l extérieur les droits de la nation anglaise». Les opérations de police pour s'emparer de Morande échouent et la Cour se décide à négocier avec Morande et lui versent une somme d'argent en échange de son silence sur la Comtesse du Barry.

A la suite cet épisode, il se range plus ou moins, collabore avec la police, trahi d'autres libellistes, travaille pour Beaumarchais à Londres, devient Directeur du Courrier le l'Europe, puis rejoint la France où après diverses péripéties il devient.... juge de paix et s'éteint en 1805.



Mais revenons au Gazetier Cuirassé : c'est un libelle, de format in-12 imprimé sur un papier de faible qualité, qui est imprimé à Londres. 

L'ouvrage est composé de plusieurs parties : anecdotes transparentes, divertissantes ou extraordinaires, etc. et présente une quantité incroyable de ragots, dont l'auteur prévient en introduction que parmi ces informations, certaines sont tout au plus vraisemblables et qu'il compte sur le discernement des lecteurs pour démêler le vrai du faux. 



Ce qui frappe avant tout, plus que les anecdotes et informations qui concernent souvent (mais pas toujours) des personnes aujourd'hui tombées dans l'oubli, c'est la particularité de la gravure en frontispice. On y voit une sorte de personnage cuirassé (l'auteur j'imagine), qui tire à boulets "rouges" dans tous les sens, et notamment vers les portraits de Maupeou et de la Vrillière, de son vrai nom Louis Phélypeaux. On distingue d'ailleurs de petits feuillets, qui volent sous la canonnade, portant les mots « Et plus bas Phélipeaux ».


L'ouvrage, dont le titre complet est « le Gazetier Cuirassé ou Anecdotes Scandaleuses de la Cour de France», est imprimé à Londres, en 1771 et 1772, mais sur la page de titre on trouve « imprimé à cent lieues de la Bastille, à l'enseigne de la Liberté». Malgré ses travers, il est amusant à lire et fournit de curieux détails sur les moeurs du règne de Louis XV

Quelques exemples?

« On assure qu'un laquais (robuste) qui débute à Paris est payé aussi cher par les femmes qui s'en servent, qu'un cheval de race en Angleterre : si ce système prend faveur, une génération ou deux suffiront pour rétablir les tempéramens...(de la cour)».

« La fécondité s'est glissée dans le couvent des filles de la conception, où le Saint-Esprit a fait dix miracles en une nuit».

« Pour prévenir les incestes qui se commettent en France par le clergé, il sera permis aux prêtres à l'avenir de prendre des femmes... »

« On joue souvent la comédie chez Mme la Comtesse du Barry; on assure que Mr le Chancelier est si bon comédien, qu'il prend toutes sortes de rôles»

« On dit que Mademoiselle Clairon a été soûper chez le Marquis de Vill. Pour goûter un peu de tout».

« Mademoiselle Laurencin qui pendant dix ans s'est promenée à pied tous les soirs sous les lanternes de Paris, vient de prendre un carrosse que traînera Monsieur le Comte de Bintem, dont elle a fait la connaissance par hasard en faisant son service dans les Tuileries ». Pour cette anecdote, comme à chaque page, on trouve une note de bas de page, qui donne des informations plus.. sociologiques :« tous les soirs, à la chute du jour, on voît arriver en foule au jardin des Tuileries un régiment de petites ouvrières enveloppées dans leur coêttes, de femmes qui se disent veuves, de vieilles courtières avec enfans; qui toutes viennent se dévouer aux vieillards honteux, qui en ont besoin. Mlle Laurencin a servi dans ce corps respectable pendant dix ans, et a été nommée à un emploi par Mr. Le Comte de Bintem, qui lui a trouvé beaucoup de dextérité dans ses exercices».

« Mademoiselle des Orages est construite sur le modèle de Mademoiselle Clairon, elle a de plus qu'elle de la barbe et l'effronterie d'un grenadier ».

H
P.S. : L'avis aux lecteurs :
"Les fautes, qui se sont glissées à l’impression sont presque inévitables dans un ouvrage imprimé à la hâte, et dans une langue étrangère à celui qui l’imprime ; malgré toute l’attention apporté à la ponctuation et à l’orthographe, il a été impossible de prévenir des erreurs."
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